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Daniel VALLAT, Université Lumière - Lyon 2
Pluriel et nom propre : problèmes de référence
On voit volontiers dans le nom propre (anthroponymes, théonymes, toponymes, etc.) le terme singulier par excellence, car il est relié, par un lien dénominatif stable, à un référent unique, identique " dans tous les mondes possibles " (Kripke).
Toutefois, en tant que catégorie nominale, le nom propre est susceptible d'être affecté du morphème pluriel. Quelles modifications entraîne cette interférence croisée entre une catégorie spécifiquement singulière et un accident du nom ? Posant un problème aigu de référence, voire de sémantique, le pluriel met à mal la conception du nom propre comme " désignateur rigide ".
On doit distinguer plusieurs types de pluriel : un pluriel véritablement numéral (les Catons : Maior et Vticus), tropique (emploi métaphorique ou métonymique : Cicéron Ad Fam. 15,6,1 : multi Catones : " de nombreux Catons "), ou " emphatique " (au fonctionnement plus complexe, comme dans la phrase de Cicéron De oratore 2,290 : tu Fabricios mihi auctores et Africanos, Maximos, Catones, Lepidos protulisti, où l'on peut s'interroger sur la légitimité du pluriel). Chacun de ces pluriels introduit ou modifie diversement la référence propriale, et possède son conditionnement linguistique et ses combinaisons référentielles propres, jusqu'à l'obtention d'un pluriel flou, dont la valeur défie l'analyse.
Cette étude sera également l'occasion d'aborder les problématiques du pluriel et du nom propre dans leurs rapports avec les noms abstraits, génériques ou monoréférentiels.
References
- COSERIU Eugenio, " El plural en los nombres proprios ", in Teoría del lenguaje y lingüística general, Madrid, 1973, 261-281.
- Faits de langue n.2, " Le nombre ", septembre 1993, PUF, Paris.
- GARY-PRIEUR Marie-Noëlle, L'individu pluriel. Les noms propres et le nombre, Paris, 2001.
Most recent modifications: February 18, 2003 – latling@classics.unibo.it
Source: Dipartimento di Filologia Classica e Medioevale
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Toutefois, en tant que catégorie nominale, le nom propre est susceptible d'être affecté du morphème pluriel. Quelles modifications entraîne cette interférence croisée entre une catégorie spécifiquement singulière et un accident du nom ? Posant un problème aigu de référence, voire de sémantique, le pluriel met à mal la conception du nom propre comme " désignateur rigide ".
On doit distinguer plusieurs types de pluriel : un pluriel véritablement numéral (les Catons : Maior et Vticus), tropique (emploi métaphorique ou métonymique : Cicéron Ad Fam. 15,6,1 : multi Catones : " de nombreux Catons "), ou " emphatique " (au fonctionnement plus complexe, comme dans la phrase de Cicéron De oratore 2,290 : tu Fabricios mihi auctores et Africanos, Maximos, Catones, Lepidos protulisti, où l'on peut s'interroger sur la légitimité du pluriel). Chacun de ces pluriels introduit ou modifie diversement la référence propriale, et possède son conditionnement linguistique et ses combinaisons référentielles propres, jusqu'à l'obtention d'un pluriel flou, dont la valeur défie l'analyse.
Cette étude sera également l'occasion d'aborder les problématiques du pluriel et du nom propre dans leurs rapports avec les noms abstraits, génériques ou monoréférentiels.
- References
- COSERIU Eugenio, " El plural en los nombres proprios ", in Teoría del lenguaje y lingüística general, Madrid, 1973, 261-281.
- Faits de langue n.2, " Le nombre ", septembre 1993, PUF, Paris.
- GARY-PRIEUR Marie-Noëlle, L'individu pluriel. Les noms propres et le nombre, Paris, 2001.
Most recent modifications: February 18, 2003 – latling@classics.unibo.it
Source: Dipartimento di Filologia Classica e Medioevale
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