LL | Latling: 12th International Colloquium on Latin Linguistics |
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Publication | program: Tuesday, June 10 | Wednesday, June 11 | Thursday, June 12A. Le nom abstrait apparaît dans un contexte qui fait attendre le nom d'un être humain. Il y a rupture de l'isotopie, ce qui impose une lecture figurée : l'entité abstraite devient un personnage mythique, en principe masculin ou féminin, censé représenter métaphoriquement une notion. Ce personnage reçoit une localisation, au sein d'un espace imaginaire, et une caractérisation, qui ne renvoie à aucune expérience concrète, mais s'interprète symboliquement. L'allégorie se prête à une double lecture, littérale et figurée. B. Ce personnage est souvent associé à d'autres (abstractions personnifiées, êtres mythologiques, ou divinités, mais jamais personnages réels), par le compagnonnage, l'alliance ou la parenté. La personnification ajoute aux mythes traditionnels de nouvelles figures. C. Certaines personnifications sont occasionnelles, d'autres sont habituelles, sans divinisation, d'autres sont des entités abstraites divinisées. D. Les limites de la personnification sont morphologiques et surtout sémantiques : il faut que le nom abstrait soit pourvu d'un trait axiologique pour être personnifié. Seuls les noms connotés en bien ou en mal peuvent devenir des noms de puissances bénéfiques ou maléfiques. II. Les effets de la personnification. A. Elle entraîne trois conséquences linguistiques : toujours la perte de la syncatégorématicité du nom abstrait (qui cesse d'être "dépendant référentiellement"), toujours la suppression ou la réduction de ses déterminants, parfois sa transformation en nom propre (quand l'abstrait est divinisé). Les théonymes issus de noms abstraits sont des noms propres particuliers, puisqu'ils sont motivés. B. La personnification n'apporte aucune information, mais renvoie à un stéréotype (lieu commun ou métaphore habituelle). L'allégorie suppose un répertoire d'images commun chez le locuteur et chez l'allocutaire. De même, le repérage de la personnification suppose une culture commune chez l'auteur et chez son public. |