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Latling: 12th International Colloquium on Latin Linguistics
Alma Mater Studiorum, Università di Bologna
Bologna, Italy
June 9–14, 2003


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Paulo DE CARVALHO, Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3

Morphosyntaxe de la "voix" en latin : le pseudo-"réfléchi"

À en croire R. Stempel, qui reprenait, tout récemment (2002), la problématique de la "voix" verbale en latin, il existerait bien, dans cette langue, un véritable "moyen", ou "diathèse moyenne". Un des signifiants de celle-ci serait l'expression, censément "périphrastique", qui utilise un pronom personnel réfléchi de 3e personne, et qui, dans l'usage, alterne avec l'emploi du passif morphologique, cette alternance pouvant être, à l'occasion, dépourvue de signification, p. ex. facies locorum cum ventis simul mutantur (Cic.) vs se Luna mutat (Pline). Au mieux, suggérait encore cet auteur - si du moins on l'a bien compris - l'expression périphrastique fonctionnerait comme une sorte de forme "emphatique", propre à présenter comme dirigée sur le sujet une opération qui, en principe, vise un objet extérieur, et ce alors que l'expression morphologique " denotes an action which normally or at least very often is directed at the subject."
À l'encontre de cette façon de voir les choses, fondée sur l'idée qu'il faudrait distinguer le moyen comme catégorie sémantique et les modèles (angl. patterns) formels qui sont à son service, on soutiendra, ici, à la lumière de la théorie de la "voix" présentée naguère à Borzée, que ce "réfléchi analytique" ressemble fort à une vue de l'esprit, induite par une rétroprojection - assez banale, à vrai dire, dans nos études - d'une structure syntaxique typiquement "moderne". En d'autres termes : des énoncés tels que se Luna mutat, ou le classique Myrina quæ Sebastopolim se vocat, sont à analyser comme des phrases à forme verbale "active" et transitive, véhiculant un signifié qui n'a rien de "moyen" ni, encore moins, de "passif", puisqu'aussi bien il représente, comme toute phrase transitive latine, une opération orientée vers un "objet" qui, en l'occurrence se trouve être l'entité qui, dans un premier moment, s'identifiait au sujet intraverbal. L'analyse d'un corpus d'exemples montrera, au demeurant, dans quelles conditions un locuteur peut être amené à préférer ce type d'expression à l'emploi d'une forme verbale "passive". Ce sera l'occasion de vérifier le bien fondé d'une assertion de R. Stempel, selon laquelle le (pseudo) "modèle réfléchi" se serait développé, ultérieurement, dans des cas d'expression comportant un sujet caractérisé comme " particulièrement actif ", notamment un être animé.



    References
  • DE CARVALHO, Paulo, 1989, " De la "voix" par la "voi(e/x) du "déponent" ", in Lavency & Longrée, éds., Actes du 5e Colloque de Linguistique latine, Louvain-la-Neuve, 103-114.
  • ROSÉN, Hannah, 1996, " Grammatical equivalence and choice in Ancient Latin translation ", in Bammesberger - Heberlein, eds., Akten des VIII. Internationalen Kolloquiums zur lateinischen Linguistik, Heidelberg, C. Winter.
  • STEMPEL, Reinhard, 2002, " Movetur - se movet : On the Development of the Middle Voice in Latin ", in Sawicki & Shalev, eds., Donum grammaticum. Studies in Latin and Celtic Linguistics in Honour of Hannah Rosén, Leuven-Paris-Sterling, Peeters, 329-336.




Most recent modifications: February 18, 2003 – latling@classics.unibo.it
Source: Dipartimento di Filologia Classica e Medioevale
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